Etre nu c'est exprimer son droit d'exister tel que l'on est et non tel que vêtu l'on voudrait paraitre.
L'opposition fondamentale entre l'esprit (l'âme pour les religions) et le corps, plaçant l'esprit au dessus du corps de sa nudité donc de la réalité de notre sexe en tant que femme ou homme
Clip de promotion pour l'acceptation de son corps et de celui des autres (Daylimotion)
Naturisme, le corps en liberté un retour dans le passé (l'INA éclaire l'actu)
Et de nombreux témoignages à découvrir sur le site de Naturisme magazine
Ils ont 50, 60, voire 70 ans, et (re)découvrent le plaisir de vivre nus. Un moyen de lâcher-prise, mais également de cultiver la bienveillance envers eux-mêmes
"Exposer son corps entier à l'air libre, le sentir vibrer sous les rayons du soleil et la caresse de l'eau, sans qu'un bout de tissu vous colle à la peau, croyez-moi, il n'y a rien de plus jouissif", lâche d'emblée François. A 59 ans, cet ingénieur lyonnais est un fervent adepte du naturisme. Rien d'étonnant. En Allemagne, où il est né et a grandi, cette pratique est une quasi philosophie de vie. "Enfant, je me baignais toujours nu, confirme le presque sexagénaire. Autour de moi, personne ne se posait de questions, c'était naturel".
Convaincre son épouse de laisser tomber le maillot dans un village naturiste n'a, en revanche, pas été une mince affaire pour lui. "J'ai mis mon veto et frustré mon mari pendant près de trente ans, plaisante Anne-Cécile. Je lui disais qu'il fallait être tordu pour se balader toute la journée à poil devant des inconnus". Mais la crise sanitaire est passée par là. Après le confinement et des mois de port du masque, la professeure de français a eu envie de retrouver un peu de légèreté. A 54 ans, elle a tenté l'expérience avec son homme et, à l'entendre en parler, c'est à se demander si elle n'est pas déjà plus mordue que lui.
Il n'y a pas d'âge pour se réconcilier avec son corps
D'après les estimations de la Fédération française de naturisme, plus de 2 millions de Français savourent, chaque année, plus ou moins régulièrement, la joie du nu intégral. Les plus de 50 ans représentent le gros de la troupe, même si les moins de 25 ans sont, selon la même source, de plus en plus nombreux depuis la pandémie. Comme Anne-Cécile et François, certains seniors s'adonnent (ou retournent) même à la pratique sur le tard.
Besoin de se reconnecter avec la nature, de se réconcilier avec son corps, de revenir aux choses essentielles: les motivations des aînés sont peu ou prou les mêmes que celles de leurs cadets. Du moins en apparence "Les quinquas et + prônent, certes, un mode de vie sain et un retour aux fondamentaux, confirme le sociologue Christophe Colera, auteur de La nudité. Pratiques et significations (Editions du Cygne). Mais ils sont aussi, plus ou moins consciemment, à la recherche d'un cocon de bienveillance, d'un espace où ils peuvent montrer leur corps, qui a perdu de son éclat, sans crainte d'être jugés, moqués ou stigmatisés".
On ne se jauge pas, on existe tout simplement
Car le naturisme est un art de vivre libérateur. Il permet de ne plus être dans la comparaison et, de fait, de ne pas avoir honte de soi. "Alors que la société hiérarchise les corps en célébrant les plus jeunes, les plus fermes et les plus performants, la nudité collective les remet sur un pied d'égalité", soutient le philosophe Bernard Andrieu, auteur de Histoire du sport-santé, du naturisme à la médecine du bien-être (L'Harmattan). Dans le plus simple appareil, on ne se montre pas, on ne se jauge pas, on se contente d'exister.
"Mon corps et moi, ça n'a jamais été une grande histoire d'amour, ajoute Anne-Cécile. Depuis mon adolescence, je suis complexée par mes rondeurs disgracieuses. L'été dernier, j'ai réalisé qu'on me regardait moins en tenue d'Eve qu'en maillot une pièce et je me suis sentie beaucoup mieux. J'en arrive presque à regretter de ne pas m'être lancée plus tôt!"
Publié le 09/09/2022 par Virginie Skrzyniarz sur Notre Temps